• Racisme

    Un préjugé qui revient souvent : « la scène metal est majoritairement orientée à droite, vers le fascisme » et le racisme.

    Il est vrai que le metal extrême est une musique où les « noirs » et les peuples de « couleurs » sont aujourd’hui encore très minoritaires. « Les noirs préfèrent le rap, les blancs le metal[1]». Mais comme nous l’avons vu, dans certains pays le metal est prohibé de manière très violente, et en écouter pourrait avoir pour conséquence un séjour en prison, car il est vu comme une entrave à la religion.

    « Leur passion, par son sentiment tribal, induit une tolérance par le partage esthétique qu’elle propose. Autrui est différent car il est heavy métalleux ou death métalleux mais il appartient tout de même à ma tribu. Je le fréquente dans les festivals metal et après tout, il partage le même type d’émotion esthétique que moi. Il y a des groupes qui nous transportent, le sien est de heavy metal, le mien est de black metal mais la volonté de transcendance est la même. Qu’importe que mon voisin soit noir ou arabe, du moment que du metal lui coule dans les veines, je pourrais toujours parler avec lui. A l’inverse, s’il est comme moi, de la même région, du même village mais qu’il écoute Madonna, je ne vais rien pouvoir lui dire, rien partager avec lui, hormis des banalités[2] ». Le metal est un refus de la banalité, si bien que l’individu qui écoute du metal, va pouvoir entretenir une bonne entente avec une personne d’origine arabe qui écoute également du metal, et exécré son voisin qui écoute de « la soupe ». L’individu est alors identifié par rapport à ses goûts esthétiques, sa tenue vestimentaire, mais jamais par rapport à son origine géographique, raciale ou sociale. 

    Nazisme

    De nombreux groupes comme Rammstein, Accept, Kiss, Slayer ou encore Therion furent accusés à tort d’être liés au courant d’extrême droite nazisme car ils faisaient des références au régime nazi :

    •  Rammstein fut « accusé d’avoir des sympathies nazies par le simple fait qu’ils soient allemands<span.></span.> ». De plus ils utilisèrent des images provenant des jeux olympiques de 1936 dans un de leurs clips. Paul Landers, l’un des guitaristes dit dans une interview : « j’aurais préféré être espagnol, au moins on aurait pas eu tous ces problèmes ».
    • Accept fut accusé de façon similaire dans les années 1980. Ils avaient utilisé en introduction d’une de leur chanson, la mélodie « Ein Heller Und Ein Batzen » (« Heidi, Heido »), une chanson purement nazie. En réalité il s’agit d’une « simple chanson à boire traditionnelle » qui existait déjà avant le régime nazie. Le groupe était également allemand. Mais le groupe professe clairement des opinions anti-nazies, anti-racistes, anti-militaristes.
    • Slayer : la musique, Angel Of Death, fait référence à Josef Mengele, un médecin du camp d’Auchwitz, mais n’en fait pas l’apologie, elle ne fait que décrire les actes atroces et condamnables du médecin.

    Le black metal « s’est fait connaître dans les années 1990 pour ses excès criminels et parfois des sympathies pour des idéologies d’extrême droite », comme Burzum, même si aucune de leur chanson ne traite d’une quelconque forme de discrimination ou encore Marduk qui fait référence au thèmes de la Nuit de Cristal ou la Nuit des Longs Couteaux utilisés de façons détournées. Mais Marduk ne se rallie pas à cette idéologie, même s’il en parle fréquemment dans ses chansons. Ces groupes restent très minimes.

    Toutefois, même si ces groupes se déclarent racistes, voire nazies, leurs fans n’adhèrent pas spécialement à leur idéologie. Il est possible d’apprécier le travail musical d’un groupe sans forcément partager les thématiques employées dans les chansons.

    Par contre il est vrai que certains groupes pourraient nous faire conduire à de tels propos, comme :

    • Kiss : les deux S ont une police de caractère identique à celle du sigle SS, alors que deux des membres du groupe (Gene Simmons et Paul Stanley) sont juifs.
    • Motörhead : Lemmy Kilminster arborait une croix de guerre sur son blouson de cuir, tout en déclarant sa fascination pour Gandhi.
    • Slayer : Leur fan club se nomme « Slaytanic Wehrmacht » ; le guitariste (Jeff Hanneman) collectionne les insigne nazis et deux autres membres ont été victimes d’un système politique oppressif (Tom Araya au Chili et Dave Lombardo à Cuba). Le groupe était attiré par l’esthétique nazie qu’ils ont rapidement abandonnée, elle n’était que passagère et provocatrice, se résumant à la seule passion du guitariste pour la seconde guerre mondiale. Le groupe niait toute implication politique.

    Mais en venir à de telles suppositions relève de la psychose.

    • Mayhem : Euronymous, le leader du groupe, se ventait d’être admirateur de Ceausescu ; Hellhammer, le batteur, se déclare explicitement raciste<span.></span.>.

    De nombreux groupes tels que Accept, Trust, Anthrax, Napalm Death, Kreator, Iron Maiden, Therion, Sepultura, Suicidal Tendencies s’opposent au racisme, au fascisme et au nazisme.

    Il est parfois difficile de faire la part des choses entre le goût de la provocation, la conviction réelle ou la « bêtise crasse ».

    Cela étant ce genre de groupes restent en très grande minorité dans le milieu du metal.

    Rammstein


    [1] Anthropologie du metal extrême – Nicolas Walzer – Edition Camion Blanc – Page 109.

    [2] Anthropologie du metal extrême – Nicolas Walzer – Edition Camion Blanc – Page 131-132.

    [3] http://fr.wikipedia.ord/wiki/Heavy_metal_(musique). Site consulté le 25/09/2008

    [4] Hard rock, heavy metal, metal : histoire, cultures et pratiquants – Fabien Hein – Musique et société – Page 189.


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  • Les messages subliminaux

    « Noir » (14 fois), « sombre » (11 fois), « Suicidaire » (6 fois), « dépression / déprimé » (2 fois), « alcool » (2 fois), « anarchiste » (2 fois), « excès » (1 fois), « souffrance » (1 fois), « défoncé » (1 fois), « sensible » (1 fois), « tourmenté » (1 fois), « tragédie » (1 fois), « scarification » (1 fois), « antisocial » (1 fois).

    « Noir » (1 fois)

    Les intégristes religieux propagent une rumeur selon laquelle certains albums de Heavy Metal comporteraient des messages subliminaux qui encourageraient les personnes qui les écoutent à vénérer le Diable ou encore à se suicider. De nombreux disques de Hard Rock et de Heavy Metal ont été accusés – à tort – de contenir ce genre de messages. Un message est dit subliminal lorsqu’il est perçu par les sens et analysé par le cerveau mais non communiqué à la conscience. Il peut être vidéographique, sonore ou pictographique.

    Deux groupes connus internationalement ont eu de nombreux problèmes avec la justice :

    •  La chanson Better By You, Better Than Me[1] de Judas Priest inciterait – soit-disant – au suicide. Le groupe fut innocenté, mais la sur médiatisation du procès a « ancré cette accusation infondée dans l’inconscient collectif du grand public ».

     
    Judas Priest fut également accusé d’avoir dissimulé des messages subliminaux dans la chanson Dream Deceiver[2], qui aurait poussé au suicide « communs » de deux jeunes  adolescents fan du groupe. Les parents ont alors portés plainte mais le groupe fut acquitté après la découverte des comportements des deux jeunes qui étaient profondément perturbés, grands consommateurs de drogue et d’alcool, en difficultés scolaire et professionnel, fasciné par les armes à feu et issu de familles instables.

    • Ozzy Osbourne – chanteur du groupe Black Sabbath – fut également accusé d’avoir inséré des messages subliminaux sur sa chanson Suicide Solution. Bien que le titre de la chanson puisse paraître explicite, la chanson aborde les effets néfastes de l’alcoolisme et du « caractère suicidaire qu’il y a à se réfugier derrière une bouteille », cette chanson n’invite pas au suicide.


    Mais un adolescent fan d’Ozzy Osbourne se donne la mort en 1985 et ses parents accusent donc le chanteur du suicide de leur fils. Suite au procès, on accuse le chanteur d’avoir inclus des messages subliminaux dans ses chansons. Le chanteur dément, et est déclaré non coupable, car impossible d’un point de vue musicologique de prouver l’insertion de tels messages. De plus la victime souffrait de dépression et connaissait des problèmes au sein de sa famille. 

    Les deux  morceaux célèbres qui auraient contenu des messages subliminaux :

    •  Stairway To HeavenLed Zeppelin dont l’audition à rebours permettrait d’entendre la phrase « I’ve got to live for Satan (« Je dois vivre pour Satan »), ainsi que la phrase « My sweet Satan, no other made a path » (« Mon doux Satan, nul autre n’a tracé de route »).
    •  Another One Bites The Dust – Album Killers – Queen (Supposé contenir la phrase : “Start To Smoke Marijuana” (“Fume de la Marijuana”).

     Le chanteur, Alice Cooper, décide d’écrire à la suite de ces accusations une chanson contre le suicide : Hey Stoopid[4]. Il déclare qu’ « il est juste impensable que quelqu’un puisse écrire une chanson qui incite un môme à se suicider. Chaque fois qu’un môme se tue, ils essaient de voir quel disque il écoute, au lieu de chercher ce qui se passait chez lui ».

    Le groupe de thrash metal, Sacred Reich s’empare du sujet d’une façon plus polémique dans sa chanson Who’s To Blame[5] ? où il insiste sur le fait que tous les artistes accusés n’étaient en réalité que des boucs émissaires et que la raison du mal-être des adolescents résidait dans leur environnement familial.

    Le PMRC

    Aux Etats-Unis, apparaît  en 1985 un groupe de pression : le Parent’s Music Ressource Center, le PMRC, dont le but est de lutter contre l’obscénité et la pornographie dans la musique Rock.

    Selon l’historienne Anne Benetollo, le PMRC « naît dans un contexte de renaissance religieuse et de puritanisme. Les idées que le groupe développe vont remporter une large audience car il choisit de se battre contre les fléaux qu’une majorité d’Américains rejette alors, tels que la pornographie, la consommation de drogues, le satanisme et la violence ».

    Le PMRC énumère 15 chansons à succès, à proscrire, voire à bannir, selon leur thème : le sexe, le satanisme, la violence, la drogue et l’alcool[6] :

     

    Artiste

    Titre de la chanson

    Contenu des paroles

    1

    Prince

    Darling Nikki 

    Sexe, masturbation

    2

    Sheena Easton

    Sugar Walls

    Sexe

    3

    Judas Priest

    Eat Me Alive

    Sexe

    4

    Vanity

    Strap On Robbie Baby

    Sexe

    5

    Mötkey Crüe

    Bastard

    Violence

    6

    AC/DC

    Let Me Put My Love Into You

    Sexe

    7

    Twisted Sister

    We’re Not Gonna Take It

    Violence

    8

    Madonna

    Dress You Up

    Sexe

    9

    W.A.S.P.

    Animal (Fuck Like a Beast)

    Sexe

    10

    Def Leppard

    High ‘n Dry

    Drogue, alcool

    11

    Mercyful Fate

    Into The Coven

    Satanisme

    12

    Black Sabbath

    Trashed

    Drogue, alcool

    13

    Mary Jane Girls

    Into My House

    Sexe

    14

    Venom

    Possessed

    Satanisme

    15

    Cyndi Lauper

    She Bop

    Sexe, masturbation


    Le PMRC n’ayant pas put censurer certaines productions discographiques, a tout de même réussi à obtenir auprès de la majorité de l’industrie du disque, l’apposition de la mention « Parental guidance – Explicit Lyrics » sur certains enregistrements jugés « dangereux ». Il est à l’origine des autocollants sur certains albums, qui portent les mentions « Parental Advisory Explicit Lyrics Parental Advisory ».

    Le PMRC a accusé de nombreux groupes comme Styx, Rush, Judas Priest, Pink Floyd, Van Halen, Kiss, Queen, d’avoir recours à des messages subliminaux dans leurs chansons pour inciter leur auditoire à boire de l’alcool, à se droguer et à vénérer Satan.

    Actuellement le PMRC a beaucoup perdu de son influence, et cède aujourd’hui le terrain à d’autres groupes de pression, plus extrémistes encore[7].

    De nombreux groupes protestèrent contre le PMRC[8] : 

     

     

    • TOOL (cf photo) s’oppose au PMRC dans leur première vidéo « Hush » en 1992[9]
    • RAGE AGAINST THE MACHINE proteste contre le PMRC en stoppant leur concert durant 14 minutes, se présentant nus, un ruban adhésif sur la bouche avec les lettres PMRC sur leurs corps à Lollapalooza le 18 juillet 1993 (cf photo)
    • METALLICA indique à la fin de son album Master Of Puppets en 1986 "THE ONLY TRACK YOU PROBABLY WON'T WANT TO PLAY IS "DAMAGE, INC." DUE TO THE MULTIPLE USE OF THE INFAMOUS "F" WORD. OTHERWISE, THERE AREN'T ANY "SHITS," "FUCKS," "PISSES," "CUNTS," "MOTHERFUCKERS," OR "COCKSUCKERS" ANYWHERE ON THIS RECORD" dans le but de réagir à l’étiquette explicit lyrics.
    • NOFX en 1987 réalise un EP intitulé The PMRC Can Suck on This ! L’album contient une photo en noir et blanc de Tammy Faye Bakker ayant une “sodomie” avec son mari (et télévangéliste) Jim Bakker.
    • La chanson Hook In Mouth de l’album So Far, So Good … So what ! sortit en 1988 du groupe Megadeth dénonce la censure du PMRC. Le clip vidéo « In my darkest hour » du même album, le bassiste a collé un sticker sur son instrument « Fuck the P.M.R.C ».
    • L’album The Iceberg / Freedom Of Speech ... Just Watch What You Say de Ice-T sorti en 1989 contient de nombreuses critiques sur le PMRC, notamment la chanson Freedom Of Speech :  

    Yo Tip, what's the matter? You ain't gettin' no dick?
    You're bitchin' about rock'n'roll, that's censorship, dumb bitch
    The Constitution says we all got a right to speak
    Say what we want Tip, your argument is weak

              Autres groupes :

    • Sonic Youth
    • Cinderella
    • Suicidal Tendencies
    • Warrant
    • Flotsam and Jetsam
    • Tool
    • The Ramones
    • Anthrax
    • Rage against the Machine
    • Pistol Grip
    • Leftöver Crack (groupe punk)
    • Sex Pistols
    • Twisted Sister
    • Dead Kennedys
    • Aerosmith, Megadeth, Ministry, Reset, W.A.S.P. ...

    Dans certains pays le metal est prohibé de manière extrêmement radicale. Ils arrivent souvent que des malais, égyptiens, soient condamnés pour leurs goûts musicaux[10].

    En février 2003, quatorze jeunes marocains ont été condamnés par leur pays à des peines de prison ferme (de un mois à un an) pour avoir joué et écouté du Hard Rock. Leurs juges ont estimé qu’ils avaient mené une « tentative d’ébranler la loi des musulmans »[11].

    Rage Against the Machine


    [1] Cf en pages annexes « autres documents », les paroles de la chanson Better By You, Better Than Me de Judas Priest.

    [2] Cf en pages annexes « autres documents », les paroles de la chanson Dream Deceiver de Judas Priest.

    [3] Cf en pages annexes « autres documents », les paroles de la chanson Suicide Solution d’Ozzy Osbourne.

    [4] Cf en pages annexes « autres documents », les paroles Hey Stoopid d’Alice Cooper.

    [5] Cf en pages annexes « autres documents », les paroles Who’s To Blame de Sacred Reich.

    [6] Source du tableau http://en.wikipedia.org/wiki/Parents_Music_Resource_Center

    [7] Hard rock, heavy metal, metal : histoire, cultures et pratiquants – Fabien Hein – Musique et société – Page 193.

    [8] http://en.wikipedia.org/wiki/Parents_Music_Resource_Center

    [9] Clip vidéo : http://www.dailymotion.com/video/x3fu1m_tool-hush_music. Site consulté le 4/12/08.

    [10] Cf en pages  annexes « articles », « Des étudiants égyptiens aisés aimaient le hard rock et « adoraient » Satan. Les autorités religieuses exigent un châtiment exemplaire » d’Alexandre Buccianti paru dans Le Monde le 12 février 1997 et « Au Maroc, haro sur le hard rock en T-shirt noir » de Jean Pierre Tuquoi paru dans Le Monde le 13 mars 2003.

    [11] Hard rock, heavy metal, metal : histoire, cultures et pratiquants – Fabien Hein – Musique et société – Page 194. 


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  • Sans grande surprise, les seules personnes susceptibles de penser au satanisme et à insister sur ce point de vue relèvent du public général.

    « Si un groupe adore la mort, il fait alors du death metal. Si un groupe adore Satan, alors il fait du black metal[1] » (Mayhem)

     Le satanisme ne touche pas uniquement le milieu musical du metal


    La rencontre et non l’alliance entre la musique et le diable au 20ème siècle est précoce. Elle remonte aux années 20 et à la naissance du blues aux Etats-Unis. Le diable fût très tôt une grande inspiration pour les artistes blues et rock qui voyaient en lui une force vigoureuse pour mener un combat social. Robert Johnson (1911-1938) fut l’un des premiers artistes blues/rock à être suspecté de sympathie, voire de pacte avec le diable. « Plusieurs évènements durant les années 1960 vont définitivement lier le rock à la figure d’un diable joueur. Le metal, quant à lui, lorgnera plutôt vers un Satan dirigé contre la société[2] ». Les Beatles furent également soupçonnés d’inclure à leur musique des messages subliminaux c'est-à-dire des phrases qui seraient, soi-disant, percevables en jouant le disque à l’envers. Les Rolling Stones évoquaient le diable dans leurs chansons, mais ils n’adhéraient pas aux thèses satanistes. En musique classique, la Symphonie fantastique (1830) du compositeur romantique Hector Berlioz constitue une glorification du satanisme[3]. « J’étais depuis longtemps un fan de la vie et de l’œuvre de Richard Wagner, j’étais fanatique de ses opéras et je savais ce qu’il lisait pour trouver l’inspiration » (Quorthon).

    Black Sabbath<span.></span.> : L’apparition du heavy metal et du visuel satanique

    Le heavy metal, EVIL, s’est forgé contre l’utopie hippie, LOVE, car les métalleux, contrairement aux hippies, étaient désillusionnés. Les couleurs s’opposent : d’un côté les couleurs de l’arc en ciel et de l’autre le noir. Le cuir remplace les tissus doux et naturels. Le metal fut le symbole de la rébellion. Black Sabbath cristallisa cette désillusion. Il fut le précurseur du heavy metal. 

    Black Sabbath en 1970 utilise l’imagerie satanique : le metal est ainsi associé à une image sombre, occulte et ésotérique, ce qui inquiète les autorités locales. Le visuel satanique de leur première pochette d’album était une idée de leur maison de disque Warner Bross, qui y voyait là l’apport commercial qu’une telle pochette pouvait susciter[5]. L’opinion publique vit en ce groupe, un groupe sataniste. De plus, les concerts avaient une mise en scène macabre qui illustrait parfaitement le visuel satanique. Mais les membres de Black Sabbath, ne se revendiquaient en aucun cas satanistes. Pour prouver que leurs concerts n’étaient que du spectacle et pour dissuader le public de prendre au sérieux l’imaginaire satanique qu’ils véhiculaient, ils portèrent des croix chrétiennes bien visibles lors de leurs concerts. Ce qui met en avant le caractère marketing du groupe.

    Geezer Buttler : « Toutes les paroles que j’ai écrites avec Ozzy étaient en réalité des avertissements contre le satanisme. On disait aux gens de faire attention s’ils s’intéressaient à ça… on n’a jamais fait l’apologie du satanisme, ni de la magie noire, on les as seulement utilisés comme référence et ce n’était pas notre seul thème. […] Seuls trois ou quatre morceaux parlent d’occultisme. Mais les gens les ont mal interprétés comme d’habitude[6] ».

     Venom, King Diamond, Slayer, Bathory, Euronymus

    Après Black Sabbath, un nouveau cap avait été franchi dans l’imagerie satanique, mais aucune religion sataniste ne transparaissait dans les paroles et il n’y avait pas de réels messages de dénonciations ou de critique du christianisme<span.></span.>.

    • King Diamond avoua lors d’une interview « son allégeance pour le satanisme de LaVey ». Mais il prétextait vouloir dédicacer son œuvre à l’Eglise de LaVey plutôt que de promouvoir le mal. Ses paroles ne devaient en aucun cas être prises au sérieux. 
    • La chanson « The Oath » (Le serment) de Meryful Fate (1984) raconte le serment d’un sataniste lors d’une messe noire[8] :

    « Je nie Jésus-Christ, le Trompeur

    Et j’abjure la foi chrétienne

    Tenant en mépris tous ses fruits …

    Dans ce monde je jure de donner ma pleine allégeance, au maître plein de justice

    Pour l’adorer, notre seigneur Satan, et aucun autre ! »

    • Bathory rompait avec l’imaginaire satanique. L’imaginaire du groupe  était païen. Les rites païens des vikings étaient mis en musique pour tenter de recréer leur époque.
    •  « Les métalleux comme Quorthon qui ont « subi » une éducation chrétienne douloureuse, sont enclin à inverser de plus belle la logique verticale et surplombante d’une religion qu’ils n’ont pas choisie. Dans son adolescence, le musicien suédois semblait rechercher l’engouffrement dans l’inverse du Bien chrétien : le Mal chrétien[9] ».

     Le Black Inner Circle

    La Norvège fut le théâtre d’une vague d’incendie et de crime perpétrés par un mouvement sectaire : le Black Inner Circle, composé de musiciens tels que Fenriz (Darkthrone), Varg Vikernes (Burzum), Euronymus (Mayhem), Samoth (Emperor), qui voulaient supprimer le christianisme hors de Norvège pour restaurer les anciens cultes vikings et nordiques. Des églises dites « en bois debout » ou Starvkirker sont incendiés. Vingt-deux églises furent ainsi brûlées.

    En 1992, débuta une série d’incendies d’églises, sous l’impulsion de Vikernes, Faust et Samoth (Emperor). En l’espace d’un an, huit églises furent brûlées (1992). Les églises représentaient pour eux la fin de la culture païenne nordique, au détriment de la religion chrétienne. Les brûler était ainsi la seule solution pour restaurer la culture nordique. Les incendies durèrent cinq années.

    Le 6 juin 1992, l’église de Fantoff, considéré comme la plus belle des églises de bois, fut entièrement brûlé par Vikernes et Faust, qui souhaitaient en faire une date symbolique en reprenant le 666 : le 6 du 6ème fois, mais l’entreprise ne put se faire à 6 heures comme prévu, mais à 4h.

    Par la suite, Euronymus est assassiné d’une vingtaine de coups de couteaux par Varg Vikernes dans un conflit de succession. Faust, le batteur d’Emperor, assassine un homo sexuel qui lui a fait des avances, et le vocaliste de Mayhem, Dead se suicide. Ils ne faisaient plus la différence entre le symbolique et la réalité, entre l’imaginaire et la production musicale. Les satanistes extrémistes du Black Inner Circle, tentaient de prendre violemment contact avec une réalité dans laquelle ils ne se retrouvaient plus[10]

    Les tâches à l’intérieur du Black Inner Circle étaient répartis ainsi : Vikernes et Euronymus se chargeaient des églises tandis que Fenriz s’occupait des groupes « traîtres » et accueillait les nouveaux au seins du Cercle.

    Euronymus, Varg Vikernes et Fenriz auraient lancé des menaces de mort à différents groupes de black metal qu’ils connaissaient, car selon eux, ils n’étaient pas de bons groupes de black : ils n’avaient pas le comportement Evil et leurs textes tournaient autour de la vie et des problèmes de société, ils ne mentionnaient pas l’Evil, et ainsi – d’après Le Black Inner Circle – ils dévalorisaient le black metal. Plus de trois cents groupes furent « taxés » par Le Black Inner Circle : « Nous faisons en sorte que seulement les bonnes personnes jouent du black metal. Ce n’est pas seulement une mode qui passera. S’ils ne se conforment pas au véritable esprit du black metal, nous utiliserons tous les moyens nécessaires pour les empêcher de dévaloriser le black. Tout ce que je te dis en ce moment n’est pas au nom de Darkthrone uniquement, mais au nom du Black Metal Council[11]. Nous avons un cercle ici et nous y faisons différentes choses : on discute du futur du black metal, on essaie d’apprendre aux jeunes groupes qui commencent ce qu’ils doivent faire pour ne pas porter atteinte au black  metal. Le black metal est une tradition, ça ne changera jamais[12] ».

    « [Le Death Metal] ne puise son énergie dans aucun idéal, c’était juste de la musique pour moi. Je recherchais plus un style de vie, une idéologie derrière la musique. Le problème dans le death metal, c’est que la plus grande partie des fans n’a pas plus de quatorze ans. Pour eux, c’est juste une question de fun, et je déteste le fun. Nous ne nous adressons pas à un public aussi jeune, mais plutôt à des gens qui écoutent de la musique extrême depuis six ou sept ans et qui savent de quoi il retourne. Si on avait dû jouer exclusivement du death metal, on se serait retrouvé confinés dans un style qui est une pure mode[13] ».

    Cronos, chanteur de Venom : « Ces groupes en Norvège qui ont brûlé des églises et assassiné puis déclaré qu’ils étaient inspirés par Venom … Hum, je n’y crois pas. Nous avons peut-être inventé l’expression « Black Metal » mais nous avons toujours eu une force positive sur la scène musicale. Nous avions une carrière. Où est la leur ? Comment peux-tu te développer en tant que musicien ou établir n’importe quelle sorte de réputation musicale si tu es en prison pour meurtre ou incendie criminel ? Nous n’avons jamais eu de problème avec la police ni fait de la prison. Nous avons utilisé l’image mais toujours en étant conscient de notre but : une carrière ». Les groupes norvégiens ont transformé ce qui les fascinait, l’Evil, en des passages à l’acte[14].

    L’utilisation de l’imaginaire satanique dans le but de provoquer, de critiquer la religion et de vendre

    Les groupes ont en effet bel et bien recours à une symbolique religieuse. On peut ainsi observer lors des concerts ou sur les supports audiovisuels des symboles à la fois sataniques et chrétiens. Les membres des groupes ainsi que leurs fans arborent des croix chrétiennes et des pentagrammes (étoile à 5 branches parfois ornée d’un bouc) renversés, le nombre 666, le marteau de Thor, les runes, des tee-shirts avec des inscriptions telles que « Fuck Me Jesus[15] », ou « Cut your flesh and Worship Satan[16] ». Ces symboles sont des signes de reconnaissance tribale et soutiennent davantage une protestation à l’égard de l’ordre établi qu’une revendication religieuse.

    Mais la majorité des groupes qui ont recours à l’imagerie satanique, ne l’utilise dans le seul but de choquer, de provoquer et de critiquer la religion, le dogmatisme et le puritanisme. Les groupes de metal ne s’en prennent pas directement à la religion chrétienne, musulmane ou toute autre religion, ils critiquent la religion en elle-même[17]. Ils  ne les prennent en fait que comme des éléments de folklore ou de fantastique[18]. Le satanisme est utilisé comme simple symbole de rébellion sociale et en aucun cas religieux. Ainsi de nombreux fans portent des symboles sataniques sans avoir pour autant de rapports avec la religion ni savoir ce que cela implique. Le metal n’est pas une musique écoutée par des « Barbares Satanistes Sans Scrupules Envers l’Eglise Catholique[19] ». Il faut savoir que l’utilisation de symboles sataniques ne « [sert qu’à] vendre des disques en diffusant une image qui fascine les adolescents en mal d’expériences extrêmes ». (Vindsval (Blut Aus Nord)). Aujourd’hui le satanisme fait sourire les métalleux puisqu’il est utilisé à des fins commerciales car il est devenu un agent économique[20] et ludiques (les jeux vidéos). Les artistes se créaient par leur imaginaire satanique une certaine visibilité médiatique, majoritairement responsable de leur succès. La figure de Satan mobilisait assez d’interdits pour interpeller durablement les pouvoirs publics[21]. Venom a déclaré que ce n’était qu’un spectacle provoquant, avec Satan en personnage principal : « je ne prêche pas le satanisme, l’occultisme, la sorcellerie ou quoi que ce soit. Le rock’n’roll est fondamentalement du divertissement. On s’arrête là, c’est tout »[22].

                      Baphomet

    AC/DC, Iron Maiden, Metallica, Slayer, Venom ont chacun gravi un à un les barreaux de l’échelle pyramidale de la subversion, chacun la poussant plus loin que son prédécesseur. L’apparition du black metal en Scandinavie au milieu des années 1980, qui se déclare ouvertement sataniste et antichrétien prône le chaos, la déconstruction, l’Evil, et le satanisme comme mode de vie[23]. Tout en sachant que les groupes qui proclament le satanisme extrême restent relativement rares. Il ne faut en aucun cas les confondre avec les groupes qui utilisent l’imaginaire satanique plus courant.

    De nombreux groupes furent accusés de satanistes puisqu’ils avaient tendance à évoquer des thèmes occultes dans leurs paroles par des télévangélistes américains ou du religieux canadien Jean-Paul Régimbald comme Black Sabbath, Iron Maiden, KISS, Mercyful Fate, Judas Priest, Led Zeppelin, Mötley Crüe, Ozzy Osbourne, Alice Cooper, Slayer et W.A.S.P. qui s’inquiètent de l’impacte qu’ont ces groupes sur la jeunesse[24]. Mais leurs accusations sont exagérées, puisque aucun de ces groupes mentionnés n’adhèrent à ce mouvement.

    Nicolas Walzer distingue trois publics différents dans le black metal vis-à-vis des messages satanistes[25] :

    • Le black métalleux n’y prête pas attention, seule la musique l’intéresse<span.></span.>. Le message sataniste le fait sourire mais fait partie d’un folklore black metal. Il s’agit de la grande majorité des cas.
    • Il a des infinités avec l’imaginaire satanique de type philosophique, certains aphorismes le séduisent mais il rejette tout satanisme sadique, extrémiste. Il s’agit d’une part mineure des métalleux.
    • Il est adolescent ou découvre le black metal et est séduit par cette totalisation de la musique, ce qui peut l’amener s’il est, extérieurement à tout cela, perturbé dans sa vie adolescente, à présenter un comportement à risque. Ce dernier cas est très rare, car pour arriver à un tel stade il faut des facteurs aggravant comme la drogue, l’alcool, l’emprise d’un « grand frère » charismatique ou d’un groupe d’amis, troubles psychologiques, conflits familiaux…

    Sataniste =/= Satanique[27]

    •  Imaginaire satanique : croix renversée, pentacle, signe 666 …
    • Les satanistes reconnaissent Satan dans son origine païenne, c'est-à-dire comme un principe. Ils croient en Satan en tant que force de la nature, et ils ne le vénèrent pas (contrairement aux chrétiens qui vénèrent Dieu). Il sont essentiellement athées, et vivent leur vie comme il leur plaît. Ils sont libres d'explorer avec enthousiasme les sept péchés capitaux du christianisme (orgueil, envie, luxure, gourmandise, avarice, colère, paresse). Le signe le plus répandu chez les satanistes est le symbole de Baphomet et le Pentagramme. L'origine actuelle du Satanisme moderne est principalement due à Anton Szandor LaVey (1930-1997). En 1966, LaVey déclara l'an 1 de l'ère sataniste. Le 30 avril (Walpurgisnacht) LaVey créa l'Église "Church of Satan", et en 1969, il sortit la premiere Bible Satanique « dont la doctrine se positionne comme l’antithèse du christianisme ». Nombres d'ouvrages on été publiés par LaVey, dont The Compleat Witch (1970), The Satanic Rituals (1972) et The Devil's Notebook[1]. Les rituels qui consistent à tuer des animaux voire des humains sont interdits, et n’ont pas lieux dans le « vrai » satanisme[2]. (1972). En 1975, Micheal Aquino disciple de LaVey, décida de quitter "Church of Satan", et de créer sa propre organisation: Temple of Set. Cette nouvelle organisation est aujourd'hui considérée non pas comme sataniste, mais comme para-sataniste

    [1] http://www.blogg.org/blog-54198-themes-prejuges-110018.html

    [2] Cf en pages annexes « articles » : « Devant les assises du Haut Rhin, un jeune homme accusé du meurtre d’un curé invoque des « pulsions sataniques » » de Belleret Robert paru dans Le Monde le 4 avril 2001.

     


     

    • HoathWrath // « Nous satanistes, ne devrions plus considérer l’égoïsme comme la plus haute vertu, car cela affaiblit notre cause. Dans le but de promouvoir notre idéologie et de renforcer notre cause, nous devons abandonner une si futile façon de penser car une personne qui fait plus attention à son idéologie qu’à elle-même est vraiment dangereuse[30] ».

    Les profanations de tombes, de cimetières, les sacrifices

    Les personnes qui ont recours à ce genre de profanations ne sont que des « crétins », ils véhiculent par les médias une image erronée du mouvement metal. Les métalleux méprisent ce genre d’individus, qui manquent de respect aux morts et aux animaux, puisqu’ils ne font que salir l’image même du mouvement. Les médias en font ainsi des métalleux « types »[31].



    [1] Anthropologie du metal extrême – Nicolas Walzer – Edition Camion Blanc – Pages 73-74.

    [2] Anthropologie du metal extrême – Nicolas Walzer – Edition Camion Blanc – Page 21.

    [3] Hard rock, heavy metal, metal : histoire, cultures et pratiquants – Fabien Hein – Musique et société – Page 177.

    [4] Black Sabbath : Chant : John « Ozzy » Osbourn, Guitare : Anthony “Tony” Iommi, Batterie : William “Bill” Ward, Basse : Terence “Geezer” Buttler.

    [5] Anthropologie du metal extrême – Nicolas Walzer – Edition Camion Blanc – Page 32.

    [6] Anthropologie du metal extrême – Nicolas Walzer – Edition Camion Blanc – Page 34.

    [7] Anthropologie du metal extrême – Nicolas Walzer – Edition Camion Blanc – Page 41.

    [8] Anthropologie du metal extrême – Nicolas Walzer – Edition Camion Blanc – Page 45.

    [9] Anthropologie du metal extrême – Nicolas Walzer – Edition Camion Blanc – Page 56.

    [10] http://ceaq-sorbonne.org/node.php?id=1046&elementid=735. Site consulté le 25/09/2008.

    [11] Autre nom donné au Black Inner Circle

    [12] Anthropologie du metal extrême – Nicolas Walzer – Edition Camion Blanc – Pages 79-80.

    [13] Robert Miller pour le magazine Metalhammer, 1992.

    [14] Anthropologie du metal extrême – Nicolas Walzer – Edition Camion Blanc – Page 94.

    [15] Du groupe suédois Marduk

    [16] Du groupe français Antaeus.

    [17] http://ceaq-sorbonne.org/node.php?id=1046&elementid=833. Site consulté le 25/09/2008

    [18] http://fr.wikipedia.org/wiki/Heavy_metal_(musique). Site consulté le 25/09/2008

    [19] http://www.the-asw.com/post/2005/09/22/51-parlons-un-peu-de-metal. Site consulté le 24/09/2008

    [20] Anthropologie du metal extrême – Nicolas Walzer – Edition Camion Blanc – Page 187.

    [21] Anthropologie du metal extrême – Nicolas Walzer – Edition Camion Blanc – Page 37.

    [22] Anthropologie du metal extrême – Nicolas Walzer – Edition Camion Blanc – Page 41.

    [23] http://ceaq-sorbonne.org/node.php?id=1046&elementid=735. Site consulté le 25/09/2008

    [24] http://fr.wikipedia.org/wiki/Heavy_metal_(musique). Site consulté le 25/09/2008

    [25] Anthropologie du metal extrême – Nicolas Walzer – Edition Camion Blanc – Page 101.

    [26] Cf en pages annexes « articles » : « Polémique sur l’importance du satanisme en France » de Stéphanie Le Bars paru dans Le Monde, rubrique Politique, le 18 mars 2008 ; « Religieux et laïcs, spécialistes de l’occulte se penchent sur la monté du satanisme chez les jeunes » paru sur le site Internet topchretien.com où l’auteur assimile le satanisme au courant gothique et aux groupes métalleux ; « La France semble relativement épargnée par le mouvement sataniste » de Philippe Broussard paru dans Le Monde le 12 juillet 1996.

    [27] Cf en pages annexes  « articles » : « L’aristocratie des « vrais » satanistes prend ses distances avec les profanateurs de tombes » paru dans Le Monde le 5 juin 2008.

    [28] http://www.blogg.org/blog-54198-themes-prejuges-110018.html

    [29] Cf en pages annexes « articles » : « Devant les assises du Haut Rhin, un jeune homme accusé du meurtre d’un curé invoque des « pulsions sataniques » » de Belleret Robert paru dans Le Monde le 4 avril 2001.

    [30] Anthropologie du metal extrême – Nicolas Walzer – Edition Camion Blanc – Page 193.

    [31] Cf en pages annexes « articles » : « Profanations sataniques » paru dans Le Monde le 12 juillet 1996 et l’article « Des actes de vandalisme en série contre des édifices religieux en Bretagne » paru le 20 juin 2007.


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  • Beaucoup de personnes rapprochent à tort le metal et la musique gothic. La confusion provient du fait que certains groupes de metal se sont inspirés de la musique gothic, ce qui a engendré le gothic metal. Mais elle n’est pas considérée comme une musique gothic par la communauté gothique.

     

    D’un point de vue

    Metal

    Gothic

    Musical

    Les trois instruments principaux : la guitare électrique, la batterie et la basse. La guitare électrique dans le Metal est saturée ce qui produit ce « gros son » caractéristique dont parlent les fans[1].

    Le metal est par nature brutal.

    La musique gothic se structure sur des rythmiques sèches, une guitare basse lourde et omniprésente, des morceaux courts dépourvus d’artifices[2]. La guitare n’est pas un instrument de base dans les groupes gothics, elle est certes présente mais moins saturée.

    Chacun possède sa propre définition du terme gothic, si bien que « de nombreux artistes qui ont contribué à son élaboration ont toujours dénigré leur affiliation au mouvement ».

    Les métalleux trouvent que la musique gothic est « trop propre ».

    L’univers gothic est par nature très sombre.

    ATTENTION :

    Les médias considèrent à tort Marilyn Manson comme étant un artiste gothic, alors qu’il compose du metal.

    Esthétique vestimentaire

    Le metal majoritairement masculin regroupe des métalleux énergiques, extravertis, vêtus de treillis[3] et arborant des tee-shirts à l’effigie de groupes. Le noir est extrêmement porté car il s’oppose à la clarté, il n’a pas d’expérience propre, il n’est qu’une inversion de ce qui existe déjà : le blanc : saturation de blanc. Attitude parfois provocante : tenues noires, croix inversées, cuir noirs, bracelets de force, new rock, maquillage au talc blanc (corpse paints[4][5]). ou warpaints

    Le « gothic cultive un repli sur soi, une pudeur avec des robes médiévales […], symbole de ce milieu plus féminisé ». Le noir représentant pour certains, le deuil de l’humanité.

    Mais les metalleux et les gothics ont tout de même en commun cet aspect esthétique : le noir, les images thématiques tournées vers la mort, l’obscure, l’occultisme …

    Ils portent tous deux des vêtements noirs et arborent des symboles identiques ; tels que des croix chrétiennes, des pentagrammes inversés ou non, marteau de Thor, 666 ; des accessoires similaires ; bracelets de forces et des colliers cloutés, des bagues armures[6].

    Par contre les métalleux « [arborent] une esthétique plus martiale (rangers, treillis, cartouchières) alors que les gothics [sont] vêtus de manière élégantes […] conformément à une esthétique romantique (chemise à jabots pour les hommes, longues robes complexes pour les femmes) ».

    Etat d’esprit

    Colère, rébellion à l’égard de l’ordre établi. Le metal s’en remet à une esthétique « guerrière ».

    Tristesse, mélancolie, le spleen. Le gothic à une esthétique « mélancolique ».

    Concerts

    Les fans en retour à l’émotion suscité par les musiciens leur renvoient une image positive en passant par le pogo (défoulement, déchargement sa colère), Balayette, Headbanging, slam. A la locomotive les responsables déclarent que les métalleux représentent le public le moins sujet à des débordements.

    Assistent au concert sans « manifestations explosives » (dû au tempo lent de la musique).

     

     

     

    Mais il arrive que des métalleux assistent à des soirées gothics et que des gothics assistent à des concerts de metal.



    [1] Pour plus de renseignements sur les instruments utilisés par les groupes métalleux, voir dans les pages précédentes.

    [2] http://www.ceaq-sorbonne.org/node.php?id=1046&elementid=735. Site consulté le 25/09/2008

    [3] http://www.ceaq-sorbonne.org/node.php?id=1046&elementid=735. Site consulté le 25/09/2008

    [4] Peinture cadavérique

    [5] Peinture de guerre

    [6] Bague articulée qui recouvre tout le doigt.


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    L’amalgame concernant le metal et la violence extrême : le meurtre, est sans doute le massacre de Columbine[1], qui déboucha sur une rumeur selon laquelle les deux tueurs écoutaient Marylin Manson – ce qui n'était pas le cas. Manson fut ainsi immédiatement accusé d'inciter au meurtre et au suicide.

    Les survivants du massacre ont déclaré que le seul responsable était l'Etat Américain qui autorisait la vente libre des armes à feu, mais personne n’y a prêté attention. Michael Moore réalisa un excellent film, pour stopper toutes ces spéculations stupides.

    « En 1999 deux ados font un massacre dans leur école de Columbine, ils tuent 13 personnes et se suicident. Après ce drame Marilyn Manson[2] est plus que jamais l'ennemi numéro un des associations de parents et de l'église aux USA. En 2001, il sort Holy Wood en réponse à ces évènements. Dans cet album Manson combat une fois de plus la violence de la société américaine. Ses attaques se portent principalement sur la possession d'armes, la manipulation des esprits par la religion, et l'abêtissement par les médias. On y trouve des morceaux rythmés et scandant des refrains courts et efficaces. Mais une grande partie des morceaux est plus calme, voire acoustique. C'est là que les paroles prennent tout leur sens. Un univers morbide et gluant, où la télé nous hypnose, la morale bien-pensante nous conditionne, le tout pour faire de nous des consommateurs paisibles et non menaçants. Un portrait de la société américaine dans toute son hypocrisie, où les médias sont des évangiles. Un monde étouffant dont les seules issues semblent être la drogue ou la mort...[3] ».

    Que les deux jeunes meurtriers de Denver aient voué un culte à ce chanteur de glam rock paraît vraisemblable, mais cela n'a rien d'extraordinaire. Aux Etats-Unis, ses fans se comptent par millions. «Ils vouaient un culte à Marilyn Manson», avançait pour sa part un docteur de l'école, cité notamment par le quotidien britannique Daily Telegraph. Il n'en a pas fallu davantage pour amorcer la polémique : le chanteur androgyne porterait-il une part de responsabilité dans le massacre ? Une prise de position officielle de Marilyn Manson était attendue mercredi soir. « Explorer les limites de la censure » : c'est le programme à la fois esthétique et commercial de Marilyn Manson. Le chanteur a utilisé toutes les provocations imaginables pour accéder à la célébrité. On dit qu'il a égorgé des animaux sur scène. C'est faux. En revanche, il a déchiré des bibles et simulé l'automutilation. Ses performances, financées par des budgets faramineux, sont toujours très spectaculaires. « Marilyn Manson n'est pas le premier chanteur de rock à s'inspirer de l'imagerie fasciste et sataniste. Mais il est celui qui la commercialise le plus agressivement», écrit le Chicago Tribune.

    Michael Moore a sorti un célèbre DVD concernant une interview sur Marilyn Manson concernant les massacres de Columbine et de Littleton[4].

    M.Moore : - Si vous pouviez leur parler, que diriez vous aux enfants de Columbine ? (en parlant des survivants du massacre)

    M Manson : - Rien du tout … je les écouterai, ce que personne ne fait.


    [1] Cf en page annexe « autres documents », le résumé très complet du massacre de Columbine, repris sur le site http://filthdani666.skyblog.com/index.html. Site consulté le 1 novembre 2008.

    [2] Cf en pages annexes « articles », « Massacre à l’école : Marylin Manson est-il responsable ? » de Pierre Grosjean.

    [3] http://www.amazon.fr/review/product/B000050ITX/ref=cm_cr_dp_all_helpful?%5Fencoding=UTF8&coliid=&showViewpoints=1&colid=&sortBy=bySubmissionDateDescending

    [4] Reportage de ARTE concernant Marilyn Manson, où il répond aux attaques des chrétiens qui l’accusent d’être responsable du massacre de Blacksburg et Littleton : http://www.dailymotion.com/video/x2ehqo_marilyn-manson-arte-interview-09060_music. Site consulté le 14/12/08.


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